samedi 12 janvier 2008

methodologie du commentaire compose

METHODE DU COMMENTAIRE COMPOSE




Première partie : deux ou trois questions d’observation du texte ( 4 points )
Ces questions consistent en des repérages et des relevés qui demandent un examen attentif du texte.
Il est nécessaire pour comprendre ces questions de connaître le vocabulaire de l’analyse littéraire.
Exemples de questions d’observation :
- L’étude d’une structure : la syntaxe de la phrase; les connecteurs logiques; la disposition des paragraphes ou de la strophe;
- Identification d’une forme poétique : formes fixes; versification; vers libre; poème en prose;
- Identification d’un type de texte : la narration, la description; genre, énonciation, tonalité, objectif; prose non romanesque;
- Identification du lexique : les champs lexicaux; les connotations; les oppositions lexicales ; la polysémie ; le sens figuré ;
- Identification d’une figure de style
- Etude de l’énonciation : discours et récit ; pronoms, modalisateurs ;

Les réponses doivent être entièrement rédigées ; on reformule dans la réponse le point sur lequel porte la question.

Deuxième partie : un commentaire composé du texte
( 16 points )

Il met en oeuvre trois qualités :
- une analyse détaillée,
-un travail de synthèse,
- un souci d’écriture.

A) LE TRAVAIL D’ANALYSE

L’analyse est la phase du travail qui permet, une fois le repérage et l’identification des données opérés grâce à l’utilisation d’instruments d’analyse, de donner lieu à leur interprétation. Le travail d’analyse assure la jonction entre le repérage et l’interprétation.
La démarche du commentaire nécessite donc la connaissance d’instruments d’analyse. Ceux-ci permettent d’observer le texte, d’y faire des repérages qui, organisés et classés, conduisent, par l’analyse, à une interprétation. Celle-ci permettra au cours du travail de synthèse d’élaborer la structure, le plan du commentaire, en tissant des réseaux d’interprétations qui fourniront la trame du devoir.
• Dix instruments d’analyse pour interroger un texte :
On appelle instruments d’analyse les différents procédés qui permettent d’observer un texte. Leur ordre n’a rien d’imposé, beaucoup de procédés se recoupent et se combinent :
- La mise en page : disposition du texte dans la page, choix d’une typographie (majuscules, italiques)
- La ponctuation
- Le thème du texte
- L’énonciation : qui parle ? à qui ? qui pense ? ( utilisation des pronoms)
- Les procédés grammaticaux:
-longueur et structure des phrases
- verbes: fréquence, phrases nominales, trois sortes de verbes, modes et temps
- négations
- déterminants
- valeurs particulières du singulier et du pluriel
- adverbes
- Les procédés lexicaux: - champ lexical
- vocabulaire appréciatif et dépréciatif
- registre de langue
- dénotation et connotation
- Les procédés musicaux:
-rythme (binaire-ternaire, ascendant-descendant)
- sonorités: allitération-assonance, paronomase
- Les figures de style:
- d’opposition : antithèse, chiasme, oxymore
- d’insistance: répétition, anaphore, pléonasme, redondance, périphrase, hyperbole, accumulation, gradation, inversion
- d’atténuation: euphémisme, litote, ellipse
- d’animation: comparaison, métaphore, métonymie, synecdoque, allégorie, personnification, prosopopée, parallélisme
- La participation des cinq sens : vue ( visuel),ouïe (auditif), odorat (olfactif), toucher (tactile), goût (gustatif)
- La tonalité du texte : liée soit à une catégorie esthétique (selon les genres littéraires): comique, satirique, tragique, épique, lyrique, réaliste, fantastique, pathétique, historique, poétique, soit à une catégorie stylistique (variation sur les styles): fantaisiste, symbolique, onirique, mythique, parodique, humoristique, ironique.

Aux dix instruments d’analyse utilisables pour l’ensemble des textes littéraires, il faut ajouter des instruments d’analyse adaptés aux cinq types d’écriture de textes: narration, description, argumentation, dialogue, poésie.

B) LE TRAVAIL DE SYNTHESE

• Elaborer un plan
Schéma du plan : introduction, développement organisé en deux ou trois “grandes parties” - chacune étant composée d’au-moins deux sous-parties -, conclusion. Les “grandes parties” ne se construisent pas par juxtaposition mais selon un projet démonstratif dont la continuité est assurée par les transitions.
• Elaborer une « grande partie ».
Une “grande partie” s’applique à l’ensemble du texte et ne sépare pas le fond (les idées ) de la forme (manière d’exprimer ces idées).
Chaque instrument d’analyse produit des données que l’on interprète.Le travail de synthèse consiste à regrouper ces diverses interprétations vers une idée centrale qui apparaisse comme le point de convergence de ces réseaux de sens. Ce regroupement des données se réalise en sous-parties selon une organisation logique propre à chaque “grande partie”.
A l’intérieur d’une grande partie, on classe les sous-parties selon une progression qui ménage l’intérêt et la curiosité du lecteur; chacune correspond à un paragraphe.
• Trouver les axes des grandes parties :
- grande partie axée autour d’un thème ou d’une image ( repérés grâce à l’analyse des champs lexicaux et du vocabulaire dominant )
- grande partie axée autour du renouvellement d’un thème traditionnel
- grande partie axée autour de la transfiguration du thème par l’écriture
- grande partie axée autour de l’évocation d’un sentiment éprouvé par l’auteur, le narrateur, un personnage ou le lecteur grâce à l’analyse d’un vocabulaire de l’affectivité et l’importance de la ponctuation.
- grande partie axée autour de la mise en corrélation de deux notions, dans le but de montrer soit leur union, soit leur opposition (chacune d’elles ne peut pas constituer une grande partie de commentaire : celle-ci se construit à partir de l’étude de leur comparaison, parallélisme, entrelacement, opposition...)
- grande partie axée autour d’un mode d’expression ( ex. le conte, le chant, la confidence, l’hymne, l’anecdote, le dialogue théâtral dans un texte romanesque ) par l’analyse des procédés d’écriture et d’énonciation
- grande partie axée autour d’une tonalité esthétique ou stylistique définie par l’analyse des procédés d’écriture
- s’il s’agit d’un récit : le rythme et la progression du récit ; le mode de présentation des faits ; le rôle de la focalisation ;
- s’il s’agit d’une description ou d’un portrait : le mode de caractérisation des personnages ; les contrastes ; le caractère élogieux ou dépréciatif ; la fonction de la description ou du portrait ;
* Cas particulier du commentaire d’un texte parodique :
un texte parodique est un texte qui emprunte le fond ou la forme d’un type de texte connu, pour les tourner en dérision.
• La dynamique du plan
Toute la cohérence du commentaire repose sur l’organisation des différentes grandes parties du plan. La composition est primordiale car elle rend compte du sens et des enjeux du texte. Certains libellés de sujet suggèrent un ordre de présentation logique, sans jamais l’induire obligatoirement. Mais il faut toujours suivre l’un des trois principes suivants :
aller du plus simple au plus complexe
aller du plus évident au plus subtil ou implicite
aller du plus commun au plus surprenant

C) LE TRAVAIL D’ECRITURE

• Il faut respecter trois principes essentiels :
1. la disposition sur la page ( le passage de lignes et la disposition en paragraphes sont deux procédés suffisamment clairs pour permettre de déceler le plan du commentaire au premier coup d’oeil )
2. les transitions ( phrases qui ont pour fonction de réunir deux idées, en résumant l’idée qui précède et en annonçant l’idée qui suit ) et les liaisons ( mots dont la fonction est de relier deux idées en annonçant l’idée suivante )
3. la variété du style

• L’élaboration de l’introduction:
Elle se présente sous la forme d’un seul paragraphe.
Elle se décompose en trois étapes successives :
- une entrée en matière qui a pour but de replacer le texte dans une perspective générale en utilisant les connaissances sur l’oeuvre, l’auteur ou l’époque en référence directe au texte ; ou encore sur le thème du texte ou l’histoire d’une forme.
- une présentation du texte qui vise à le caractériser en précisant son type ou sa structure ou encore le résumé succinct du contenu.
- l’annonce du plan qui consiste à présenter les axes de lecture du commentaire c’est à dire les grandes parties du plan sans les sous-parties et sans souligner lourdement l’organisation du devoir.
• L’élaboration de la conclusion:
Elle se présente sous la forme d’un seul paragraphe.
Elle se compose de trois étapes successives :
- une synthèse du développement qui constitue le point d’aboutissement des grandes parties du devoir ; elle doit mettre en lumière l’organisation logique du plan en reprenant les grands axes du commentaire et en les justifiant.
- un jugement objectif sur l’auteur au travers de ce que révèle le texte de l’écrivain (ses qualités techniques d’écriture, de composition...) et de l’homme (ses qualités de coeur ou d’esprit )
- une analyse de la portée du texte qui conclut sur la signification générale du texte en spécifiant sa ou ses dimension(s) qui peuvent être d’ordre esthétique, philosophique, historique, lyrique, tragique, ironique...
Les étapes 2 et 3 sont au choix.

• L’insertion des citations
Il est obligatoire d’illustrer le commentaire par des références précises empruntées au texte : les citations. Celles-ci servent de vérification de l’analyse et doivent être intégrées à la phrase de diverses manières :
- le mot ou l’expression cités sont mis en apposition
- des termes importants et illustratifs sont intégrés à la phrase en une énumération qui peut être mise entre parenthèses
- la citation vient expliciter l’idée exprimée juste avant
- il est parfois nécessaire de couper une citation
- il est parfois nécessaire d’adapter une citation
- les mots cités doivent apparaître tels qu’ils se présentent dans l’oeuvre originale et mis entre guillemets

• Erreurs à éviter :
- le commentaire allusif
- l’avalanche de citations non expliquées
- un habile montage de citations
- la paraphrase du texte

• Il faut :
- souligner les titres d’oeuvres
- mettre les titres de poèmes entre guillemets
- mettre des majuscules aux titres et aux noms propres

Bon courage!